Le 28 décembre 1937, chateau du Boissard
L'arrière grand père employé profite de ses premiers congés payés. Ils datent d'une année de juin 1936 plus précisément avec le front populaire. Ne pas travailler mais être payé , incroyable!
Cela dut être un choc profond dans cette population habituée depuis la naissance à travaillé 6 jours sur 7 tout l'année pour gagner de quoi survivre.
Dans les chateaux, c'est différent les employeurs n'appliquent pas cette loi. Je n'ai pas lu dans les carnets de 37, 38 et 39 de congés payés pour les grands parents. Les habitudes ont la vie dure et je crois que les employeurs de la classe bourgeoise surement opposés au front populaire attendaient sa chute et le retrait des ses lois sociales.
Quand aux employés, ils étaient souvent coupés du monde et vivaient sous la coupe du patron qui les payaient, les logeaient et leur permettaient de se nourrir sur le domaine. Les vies entre ces deux mondes étaient tellement différentes entre l'argent et la misère, la culture et les 3 années d'école primaire, le pouvoir et le dos courbé que peu d'employés n'osent penser à changer quoi que ce soit de cet ordre terrestre validé par le curé, le notaire et le médecin.
J'ai relevé dans le carnet de 1926 que plusieurs fois le grand père parlait du Vicomte des Brosses en employant le terme : le maitre.
Un des termes les plus choquant lus dans ces carnets à mes yeux La révolution n'avait pas eu la même intensité partout. Et il nous aura fallu pour nous deux générations de plus pour en sortir vraiment.
Sur le sujet je vous conseille ce livre
Les premiers chapitres évoquent à merveille la dureté du quotidien, ce sentiment d'impuissance des humbles des campagnes et cette soummission quasi génétique contre laquelle il est si difficile de lutter.
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