Les arroseurs façon Caillebotte

Le 10 juillet 1928, Chateau de Chennebrun.



Arrosage avec deux tacherons.  Lors de ma visite à Chennebrun la description de l'ancien potager par le vicomte "un hectare entouré de murs avec un point d'eau pour arroser"  m'avait immédiatement fait pensé aux tableaux de G Caillebotte.

le potager
Ces tableaux représentent le potager de la propriété familiale de Yerres dans l'Essonne que ses parents avaient acquis en 1860. Ce potager clos de murs avait une surface de 5000 m2 et complètait une serre et une orangerie. Les familles bourgeoises de la fin du second empire ont souvent acquis des propriétés avec des jardins conséquents leur assurant un ravitaillement non négligeable et des week end reposant à la campagne loin des tumultes de Paris en pleine transformation.

le mur du potager

Mais celui qui me touche le plus est le tableau des "jardiniers" qui arrosent un soir d'été. Il est de 1877. L'arrosage se fait à la main avec des arrosoirs en cuivre pour l'un et en Zinc pour l'autre. Leur forme est identique et commune aux arrosoirs fait main issu de la poterie que les manufactures transformeront bientot avec le 20° siècle.

les jardiniers

Les planches sont très longues, les cloches en verre reposent sur un pot de fleur afin de favoriser l'aération des melons qu'elles protègent. On aperçoit à droite 5 rangs de plants de laitue puis quelques rangs d'haricots au feuillage vert tendre suivi de choux au feuillage bleu. Par contre je ne reconnais pas les plantes arrosées par les jardiniers, on dirait des jeunes topinambours mais très petites pour la saison. L'arrosage se fait pied nus agréable sur la terre chaude mais surtout obligatoire pour ne pas abimé les semelle de bois des sabots.

Arrosoir ancien avec la double poignée facilitant le remplissage et le transport.

50 ans après cette peinture, la scène s'est reproduite pour le grand père aidé de ses deux compagnons d'un jour. Ce tableau me permet de mieux imaginer les surfaces a cultiver, l'ambiance d'un grand potager et les jardiniers amateurs se rendront vite compte du temps et de l'énergie nécessaire pour cultiver de telle planches. J'imagine le repiquage des laitues ou la cueillette des haricots...

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Caillebotte autoportrait 1892






1 commentaire:

  1. Quelques petits rangs de haricots et quelques pieds de salade... et déjà mes reins s'en ressentent ! Mais quand on voit l'étendue de ces potagers... Ils étaient solides nos anciens !
    Toujours très intéressant ton blog ! Merci.

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